Lévis et moi

Les oiseaux tournent encore
Au-dessus des battures
Je les vois dans l’aurore
Je les peins sur les murs
Ils sont là, j’en suis sûre

Leurs cris volent en appels
Que la mer n’entend plus
Car les vents sont rebelles
Dans le ciel suspendu
Jonathan où es-tu?

Et Lévis a pâli
Sous la première neige
Sous la première neige

Sur le fleuve les reflets
Se font blues en décembre
Bleus d’acier, bleus de craie
Je suis  seule dans ma chambre
Et je prie comme je tremble

La lumière m’a quittée
Aux orées de  l’enfer
Quand Dieu s’est effondré
J’ai passé la frontière
Pardonnez-moi mes frères

Mais Lévis me regarde
De trop loin, de trop bas
De trop loin, de trop bas

Dans le fer des barreaux
Les grands froids et l’amour
S’emprisonnent en duo
Et je sombre à mon tour
Je suis là, au secours

Je veux briser la glace
Des espaces engloutis
Et m’y fondre à la place
Du néant qui nourrit
Ma défiance, ma folie

Et Lévis disparaît
Dans mes yeux pleins de neige
Dans mes yeux pleins de neige

Les oiseaux tournent encore
Au-dessus des battures
Ils sont fous dans l’aurore
Je suis folle dans l’azur
Et j’abats tous les murs

Paroles : Diane Audet
Musique : Barbara Hébert