L’printemps descend dans la coulée
Pendant qu’on joue un Kyrie
Tous ses collets sont ramassés
On vient d’fermer l’dernier chantier
Alphée le grand aventurier
Maître draveur de son métier
On descend l’frêne fraîchement coupé
La rivière gronde encore farouche
Dessous l’hiver à peine dégelé
Renaît la vie dont elle accouche
En équilibre sur une bouée
Alphée salue sa Restigouche
Une femme l’attend à sa fenêtre
Elle tisse un rêve à sa portée
De son destin elle se croit maître
Et c’est pour lui qu’elle veut chanter
Tout est bloqué, fini la gigue
On devra faire sauter la digue
Gardien des hommes et du démon
Alphée est là seul en amont
Les hommes s’éloignent quand l’barrage cède
Un seul d’entre eux manque à l’appel
Le jour se lève sur le coteau
Sur le plateau, sur un Credo
Plus aucun vent et plus d’oies blanches
Dans la forêt un grand silence
Ici les coeurs sont en émoi
Lorsque s’élève un Gloria…
Une femme l’attend à sa fenêtre
Elle tisse un rêve à sa portée
De son destin elle se croit maître
Et c’est pour lui qu’elle veut chanter
L’printemps est lourd sous la rosée
On a cessé d’chercher Alphée
Parait qu’l’été quand la nuit tombe
Sous les étoiles d’un ciel plus sombre
On peut entendre son âme qui gronde
Sur la rivière d’un autre monde
Là-haut une femme à sa fenêtre
Elle tisse un rêve hors de portée
D’aucun destin l’homme n’est maître
Et c’est pour ça qu’elle doit chanter
Paroles: Diane Audet
Musique: Sylvain-Dominic